Introduction
J’ai profité des inflorescences de mon alocasia platinum pour faire quelques photos. Ainsi nous allons pouvoir identifier les différentes parties d’une inflorescence et les nommer (parce que personnellement, avant de me pencher sérieusement sur la question, j’étais un peu perdue entre les différents termes). Ensuite, je vous explique comment faire si vous avez envie de tenter une pollinisation de vos alocasia!
C’est toujours plus facile avec des images !
Donc voici ce que je peux vous résumer.
Anatomie d’une inflorescence
(A) ceci est la partie mâle de l’inflorescence, le spadice. Elle contient l’étamine, qui produit les grains de pollen (C)
(B) ceci est la partie femelle de l’inflorescence, la chambre florale
(D) cette membrane qui recouvrait toute l’inflorescence et que j’ai enlevée, s’appelle la spathe
Petit zoom pour mieux distinguer les grains de pollen produits au niveau de l’étamine.
Grains de pollen produits par l’étamine
Sur cette photo vous voyez deux inflorescences différentes qui n’en sont pas au même stade de développement : celle de gauche est moins mature, la spathe (E) ne s’est pas encore ouverte.
Le spadice et la chambre florale sont séparés par une partie stérile (F) qui permet d’empêcher l’auto-pollinisation (ainsi les grains de pollen produits par l’étamine ne peuvent pas venir féconder les ovaires dans la chambre florale). Ce système permet de renouveler le patrimoine génétique et donc d’obtenir des plantes plus vigoureuses.
Sur l’inflorescence de gauche, j’ai soigneusement découpé la spathe afin de mettre en évidence la chambre florale (G).
Les ovaires (H) portent chacun un stigmate, dont la fonction est de recueillir le pollen.
Après la pollinisation des alocasia, les ovaires fécondés grossiront et changeront de couleur (rouge orangé) pour devenir des baies, qui elles-mêmes contiendront une ou plusieurs graines.. de futurs petits alocasia!
Pollinisation des alocasia : comment faire
Si vous souhaitez polliniser votre alocasia, il vous faut au moins 2 inflorescences différentes (sur la même plante ou pas).
En effet, la partie femelle de l’inflorescence sera réceptive avant la libération du pollen. Ce qui veut dire que vous avez deux options :
- soit vous récupérez le pollen sur une inflorescence lorsqu’il est libéré et vous avez au même moment une partie femelle réceptive sur la même plante ou sur une autre. En effet, les alocasia peuvent s’hybrider, c’est-à-dire que des plantes de deux variétés différentes peuvent se combiner pour en former une nouvelle, unique, l’hybride. Certains hybrides sont « connus » et ont des appellations officielles, comme l’alocasia amazonica, qui est le résultat d’une hybridation entre un alocasia longiloba et un alocasia sanderiana)
- soit vous n’avez pas de chambre florale réceptive disponible au même moment et il vous faudra congeler le pollen recueilli (sans oublier de bien l’identifier) en attendant d’en avoir une. Il serait également possible de conserver le pollen au sec (par exemple dans une enveloppe) pendant une semaine environ.
La prochaine fois que j’en aurai l’occasion je photographierai les étapes de la pollinisation. Avec un peu de chance je pourrai documenter la naissance d’un alocasia hybride à la maison – quelle magnifique aventure !