Plante trop arrosée : 5 astuces qui changeront ta vie

Plante trop arrosée : 5 astuces qui changeront ta vie

Introduction

Dans ce billet, je te parle d’un mythe qui touche de nombreux plantaddicts débutants (ou pas) : celui qui veut que nous ayons tous peur que nos plantes meurent de soif alors qu’en fait le risque d’une mort par noyade d’une plante trop arrosée est beaucoup plus élevé.

Nous allons voir que ce mythe se fonde sur des croyances et surtout de l’ignorance, car la nature est bien faite et nos plantes disposent de certains mécanismes pour faire face à un manque d’eau temporaire. Mais pour chaque problème il existe une solution ! Je te partage quelques astuces à mettre en place pour limiter les dégâts si tu sais que tu as tendance à trop arroser.

Voici à quoi ressemblaient mes rebords de fenêtre …

Le mythe : mon propre cas

À l’époque où je n’étais pas encore une « plantaddict » acharnée, j’aimais quand même avoir des plantes chez moi et je craquais régulièrement sur une nouvelle beauté végétale, exclusivement choisie pour son aspect esthétique et non pour ses conditions de culture, sujet que je balayais totalement sous le tapis parce que pour moi « plante d’intérieur », ça voulait dire une plante qui vit bien à l’intérieur, et je ne me souciais pas des détails – on comprend mieux pourquoi toutes mes plantes mourraient, hélas.

Concernant l’arrosage, on était dans la même veine : j’avais une sorte de phobie du sol sec, j’arrosais donc très régulièrement. Évidemment la pauvre plante commençait à se sentir mal, et ses feuilles jaunissaient. Et là à votre avis, qu’est-ce que je me disais ? « oh la pauvre elle a soif, je n’ai pas assez arrosé! » et je la noyais de plus belle. Parce que oui, allez savoir pourquoi, quand on voit une feuille jaunir, on pense direct que la plante a soif. En tout cas c’était vrai pour moi, et pour pas mal de personnes autour de moi. Croyance qui amène à une autre croyance puisque les plantes meurent les unes après les autres : « je n’ai pas la main verte ! » (mais ça, on en parlera dans un autre article)

Et c’est là que réside le mythe dont je vous parlais dans l’introduction : celui de penser que toutes les plantes vont mourir de soif alors qu’en réalité, chez les aracées du moins, nos plantes en pot sont exposées à un risque de noyade bien supérieur au risque de sécheresse. Dommage pour l’Emilie d’alors, avec son arrosoir greffé au bout du bras (et surtout pour sa plante trop arrosée) ! 

La réalité : mécanismes mis en place par les plantes

En réalité, les plantes disposent de quelques mécanismes pour faire face à un manque d’eau. Elles vont commencer par refermer leurs stomates, pour limiter l’évapotranspiration. La plupart des espèces disposent également de réserves d’eau, stockées dans leurs tissus (dans les feuilles épaisses de certains anthurium par exemple, dans les racines tubérisées des alocasia, dans les tiges etc.). Elles vont alors en cas de besoin « rapatrier » cette eau dans les zones stratégiques, tandis que les feuilles puis les tiges vont se flétrir (vous avez déjà dû voir ces avant-après spectaculaires mettant en scène des spathiphyllum ou des pilea, tous flétris avant l’arrosage et à nouveau pimpants juste après).  

Attention, je ne dis pas qu’elles peuvent résister longtemps. Évidemment que si vous les privez d’eau, elles finiront par mourir. Mais avant cela, elles vous envoient plusieurs signes qui vous montrent qu’elles ont soif. Certaines personnes attendent d’avoir ces signes pour arroser. Au moins elles ne risquent pas de noyer leurs plantes mais cette technique « sur le fil » peut aussi s’avérer dangereuse car après l’heure, ça n’est plus l’heure!

Au contraire, en cas d’excès d’eau, les dégâts infligés à la plante sont plus importants et surtout moins facilement réversibles. Le substrat gorgé d’eau ne contient plus suffisamment d’oxygène et les racines pourrissent. La pourriture remonte jusqu’à la plante et à partir de là elle sera difficile à endiguer. En gros la plante, à part nécroser ses tissus, n’a pas vraiment la possibilité de se défendre. (Il est quand même possible d’adopter certains gestes pour tenter de sauver la plante, que j’aborde dans cet autre article « Que faire pour sauver des plantes trop arrosées ? »)

 

Mon conseil : dans le doute, s’abstenir

C’est tout bête mais pour savoir si je dois arroser une plante, j’enfonce mon doigt dans le substrat. Si je sens que c’est humide, je n’arrose pas. Si tu as un doute, si tu ne sais pas trop, alors je te conseille de ne pas arroser. Parce que si c’est très sec, tu le sentiras, et tu le verras avec le port de la plante, l’aspect de ses feuilles. Donc si tu n’es pas sûr(e), je te conseille de ne pas arroser, et d’observer attentivement l’apparence de ta plante dans les heures puis jours qui suivent. Parce que, comme nous l’avons vu au-dessus, le manque d’eau sera toujours plus facilement rattrapable que l’excès d’eau. 

  • « Connais-toi toi-même » : cette formule attribuée à Socrate peut évidemment s’appliquer au plantaddict. C’est en effet à toi de savoir si tu as tendance à trop arroser ou à te montrer pingre. Et si tu es lucide et que ta compulsion d’arrosage ne t’a pas échappée (je ne te jette pas la pierre, je suis pareille, j’ai un besoin compulsif d’arroser mes plantes, de m’en occuper, d’être sur leur dos tout le temps – genre la mère juive des plantes), bonne nouvelle! Tu peux avoir recours à quelques tactiques de diversion pour essayer de limiter les dégâts infligés à une plante trop arrosées.

 5 astuces pour limiter les dégâts

  • Un substrat plus drainant

Pour que l’eau stagne moins dans le substrat, l’ajout d’éléments drainants est évidemment très efficace. Comme je « fabrique » moi-même mes substrats, c’est facile à mettre en œuvre. Je me contente d’augmenter les proportions des composants qui assurent le drainage, à savoir, entre autres : la perlite, la pouzzolane, le pon, la pumice ou les écorces. Si tu veux en savoir plus sur les substrats que j’utilise, c’est par là

  • Des pots plus petits

C’est bête comme chou mais si le pot est plus petit, il contient moins de substrat, et donc celui-ci sèche plus vite en cas d’arrosage trop généreux! (à l’inverse, le combo pot trop grand + arrosage trop important serait mortel) Du coup, l’excès d’eau est plus rapidement évacué. Évidemment, il faut garder une taille en rapport avec le système racinaire et faire en sorte que ce dernier soit un peu serré mais pas non plus étouffé. Une astuce simple mais efficace.

  • Des pots en terre cuite

Quant aux pots, privilégiez ceux en terre cuite! En effet, ils sont poreux (on dit qu’ils « respirent ») et vont donc permettre au substrat de sécher un peu plus vite que dans un pot en plastique. On reste dans la même logique que l’astuce précédente : accélérer la vitesse de séchage du substrat avant le prochain arrosage.

  • Des arrosages plus parcimonieux

Bon c’est plus du bon sens qu’une astuce, vraiment, mais sait-on jamais! Vu que je ne peux pas m’empêcher d’aller arroser mes plantes toutes les 5 minutes (ok, c’est une figure de style, en vrai c’est tous les jours, tous les 2 jours pour certaines), je m’astreins au moins à ne pas les inonder à grande eau. J’arrose par le dessus avec une pissette (voui, c’est comme ça que ça s’appelle, tout à fait) dans des proportions très raisonnables. Le fameux « humide, mais pas détrempé» (qu’on adore tous). 

  • Des conditions tropicales

Alors cette astuce, je vous l’accorde, n’est pas la plus simple à appliquer. Il s’agit d’offrir à vos plantes une température qui facilitera le séchage du substrat (globalement, plus de 20°C, et idéalement 25°C – n’oublions pas l’accessoire indispensable selon moi qui t’aidera à tout contrôler) et une forte exposition (je pense évidemment sous nos latitudes, et en particulier l’hiver, à des lampes horticoles) qui stimulera la photosynthèse et donc l’absorption de l’eau par les racines. C’est coûteux en énergie et à moins d’avoir une pièce « spéciale plantes », c’est compliqué à mettre en oeuvre, mais bon, je le dis quand même. Parce qu’évidemment quand il fait chaud et que les journées sont longues, les plantes « boivent » davantage.

Conclusion: on se détend

Il est temps de se détendre et de ne pas stresser inutilement pour nos plantes. Non, elles ne mourront pas de soif en deux temps trois mouvements. L’évolution les a dotées de mécanismes qui leur permettent de faire face à un manque d’eau temporaire, et elles nous envoient des signes clairs lorsqu’elles ont réellement besoin d’être arrosées. Un excès d’eau, en revanche, peut s’avérer bien plus dommageable et difficile à corriger.

Pour éviter les problèmes liés à l’arrosage, il sera donc préférable de bien connaître tes plantes et leurs besoins, de surveiller leur aspect et d’adopter une approche plus parcimonieuse. Si tu sais que tu arroses un peu trop de manière générale (en anglais il existe même un mot pour cela « overwaterer », c’est-à-dire celui qui arrose trop), le fait d’utiliser un substrat plus drainant, d’opter pour des pots en terre cuite et un peu trop petits et de créer des conditions favorables à un séchage plus rapide pourra également t’aider à limiter les dégâts. Bonne culture !smile

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