Engrais organique ou minéral : bien choisir pour tes plantes

Engrais organique ou minéral : bien choisir pour tes plantes

 

LE RÉSUMÉ MAGIQUE

Engrais organiques :

  1. Composition : matières organiques végétales ou animales, contenant azote, phosphore, potassium, matière organique, micro-organismes bénéfiques, et oligo-éléments.
  2. Avantages :
    • Libération lente des nutriments / Durabilité environnementale / Amélioration à long terme de la structure du sol.
  3. Pourquoi les choisir : mécanisme lent de mise à disposition des nutriments, moins de risques de surengraissage, bons pour la vie dans le sol.

Engrais minéraux :

  1. Composition : d’origine minérale, contenant azote, phosphore, potassium, éléments secondaires, et oligo-éléments.
  2. Avantages :
    • Action rapide / Formulation précise pour adapter les apports en nutriments.
  3. Pourquoi les choisir : remédient rapidement aux carences nutritives, adaptés pour des besoins spécifiques.

Correspondance avec les substrats :

  • PON : les engrais minéraux fonctionnent très bien.
  • Aroid mix : autant privilégier les engrais organiques pour optimiser les processus naturels.
  • Sphaigne : engrais minéral faiblement dosé en NPK, et diviser la dose par 2.

 

Tes plantounes, ces petites merveilles de la nature, méritent le meilleur traitement possible, évidemment. Quand vient le moment de les nourrir, le choix entre engrais organiques et engrais minéraux peut te sembler être un vrai casse-tête. Qu’est-ce que ces termes désignent précisément ? Et comment les choisir en fonction des différents substrats, comme l’aroid mix, la sphaigne, ou encore le PON ? Pas de panique, cher plantaddict débutant, je vais tout t’expliquer.

 

L’engrais organique, c’est quoi?

Les engrais organiques pour plantes vertes sont des amendements naturels dérivés de matières organiques d’origine végétale ou animale. Le Larousse à la rescousse pour la définition du terme «amendement» : «substance qui a pour effet d’améliorer les propriétés physiques des sols auxquels on l’incorpore et peut en modifier les propriétés chimiques et biologiques pour le rendre plus fertile». Ces engrais apportent donc des nutriments essentiels de manière à favoriser la croissance et la santé des plantes. Voici les principaux éléments dont sont constitués les engrais organiques pour plantes vertes :

  1. Azote (N) : L’azote est crucial pour la croissance des feuilles et des tiges. Il favorise le développement végétatif et contribue à la couleur verte intense des feuilles.
  2. Phosphore (P) : Le phosphore est essentiel pour la formation des racines, des fleurs et des fruits. Il joue un rôle clé dans le processus de floraison et de fructification.
  3. Potassium (K) : Le potassium renforce la résistance des plantes aux maladies, favorise la formation des fleurs et des fruits, et contribue à la régulation de l’eau.
  4. Matière organique : Les engrais organiques contiennent également des matières organiques décomposées telles que l’humus, le compost, ou d’autres résidus végétaux. Cette matière organique enrichit la structure du sol et l’améliore, favorise la rétention d’eau et encourage l’activité microbienne bénéfique.
  5. Micro-organismes bénéfiques : Certains engrais organiques renferment des micro-organismes bénéfiques (les fameux «EM», pour efficient microorganisms) tels que les bactéries et les champignons. Ces organismes favorisent une symbiose avec les racines des plantes, améliorant ainsi l’absorption des nutriments. Recoucou le Larousse pour la définition du terme «symbiose»: «Association étroite de deux ou plusieurs organismes différents, mutuellement bénéfique, voire indispensable à leur survie. (La symbiose est fréquente entre les micro-organismes [symbiotes] et des plantes ou des animaux».
  6. Autres éléments : En plus de l’azote, du phosphore et du potassium, les engrais organiques peuvent contenir des oligo-éléments essentiels tels que le fer, le zinc, le cuivre, le manganèse, entre autres, nécessaires en petites quantités pour une croissance saine des plantes.

Petite note : en réalité, les engrais liquides dits « organiques » contiennent une part de minéral, et sont donc des engrais « organo-minéraux ». Les engrais organiques purs sont tous solides. Dans cet article j'utilise de façon générique le terme « organique »pour l'ensemble des engrais organiques et organo-minéraux.

Pourquoi choisir un engrais organique?

Les engrais organiques sont souvent privilégiés pour leur libération lente des nutriments, ce qui permet de limiter les risques de surengraissage (un apport trop important d’engrais dans le sol risque en effet de brûler ou d’asphyxier les racines).

En réalité, les engrais organiques doivent d’abord passer par une phase de décomposition et de minéralisation avant que les racines puissent être capables d’en assimiler les nutriments. En outre, comme leur nom l’indique ils apportent des matières organiques dans le sol, ce qui l’enrichit et améliore sa structure sur le long terme. Enfin, ils contribuent également à la durabilité environnementale en recyclant des matières organiques et en réduisant la dépendance aux produits chimiques synthétiques qui laissent davantage de sels minéraux derrière eux.

 

L’engrais minéral, c’est quoi?

L’engrais minéral comme son nom l’indique est d’origine minérale. Il est produit soit par l’exploitation de gisements naturels de phosphate et de potasse, soit par synthèse chimique, en laboratoire donc. Notons donc que contrairement aux idées reçues, l’engrais minéral peut tout à fait être naturel 🙂 Il peut être «simple» (il ne contient alors qu’un élément nutritif, comme de l’azote ou du phosphore), ou «composé» et dans le cas il contiendra 2 ou 3 éléments nutritifs.

Voici les éléments que l’on retrouve le plus souvent dans les engrais minéraux :

  1. Azote (N) : Sous forme d’urée, d’ammonium ou de nitrate, l’azote dans les engrais minéraux favorise la croissance rapide des feuilles et des tiges.
  2. Phosphore (P) : Généralement présent sous forme de phosphate, le phosphore stimule le développement des racines, des fleurs et des fruits. Il est crucial pour les processus de floraison et de reproduction.
  3. Potassium (K) : Le potassium, souvent sous forme de sulfate ou de chlorure de potassium, renforce la résistance des plantes aux maladies, favorise la régulation hydrique, et soutient la formation des fleurs et des fruits.
  4. Autres éléments : Certains engrais minéraux incluent des éléments secondaires comme le calcium, le magnésium et le soufre, nécessaires en plus grandes quantités pour une croissance saine.
  5. Oligo-éléments : En plus des éléments majeurs, les engrais minéraux peuvent contenir des oligo-éléments tels que le fer, le zinc, le cuivre, le manganèse, le molybdène, entre autres, en concentrations plus élevées pour répondre aux besoins spécifiques des plantes.

 

Pourquoi choisir un engrais minéral ?

Les engrais minéraux sont appréciés pour leur action rapide et leur capacité à remédier rapidement aux carences nutritives. Si les engrais organiques se libèrent lentement dans le pot, les engrais minéraux sont quant à eux le fast food de l’alimentation végétale. En effet, leur formulation est très précise, les doses des composants sont connues, de sorte que les jardiniers peuvent adapter les apports en nutriments en fonction des besoins spécifiques de leurs plantes. Les formulations peuvent notamment varier en fonction de la phase de croissance de la plante. Cependant, il est important de les utiliser avec modération pour éviter une suralimentation et parce que leur utilisation excessive (notamment dans l’agriculture intensive) se traduit par une pollution des sols (nitrates) et de l’air (ammoniac). Dans les pots de nos plantes d’intérieur, utiliser trop d’engrais minéral «charge» le substrat en sels minéraux, et c’est ce qui peut «brûler» les racines.

Correspondances avec les substrats :

  • PON : Les engrais minéraux se marient bien avec le PON, assurant une libération régulière des nutriments nécessaires à tes plantes, lesquelles ont vraiment très peu d’efforts à faire (ce qui leur convient très bien). Beaucoup croient à tort qu’il est impossible d’utiliser un engrais organique dans un substrat inerte comme du PON. C’est pourtant tout à fait possible, d’ailleurs il est même possible d’innoculer des EM dans du PON. Bien que le substrat en lui-même soit inerte, de la vie se développe néanmoins (il suffit de voir les algues vertes qui colonisent les pots transparents exposés à la lumière). Simplement ce n’est pas l’idéal car les synergies ne sont pas pleinement exploitées et surtout il faut surveiller le pH de l’eau et le risque que certains éléments «tournent» dans l’eau. Il faudra par ailleurs réinjecter des EM régulièrement car ils ne survivront pas durablement dans un tel environnement. Pour toutes ces raisons, je trouve qu’un engrais minéral sera plus efficient. Attention à bien lessiver régulièrement le PON (au moins une fois par mois, plus souvent si vous engraissez beaucoup) pour évacuer les sels minéraux et faire redescendre l’EC de votre support.

 

  • Aroid mix : dans un aroid mix, le choix le plus sensé me semble être celui de l’engrais organique. Les symbioses et les processus naturels de dégradation des composants seront alors optimisés et tu pourras te féliciter d’une culture la plus «naturelle» possible (si tant est que de la culture en pot puisse être naturelle, on est d’accord). Tu peux également faire le choix d’utiliser des engrais minéraux (simples ou composés) dans un substrat organique, pour une alimentation rapide et ciblée des tes plantounes, ou pour remédier à une carence avérée, à condition de bien respecter les dosages et la fréquence. Enfin, tu peux très bien choisir d’utiliser les deux (organique et minéral) pour obtenir des résultats précis et jouer sur tous les tableaux! À condition de t’y connaitre un peu et de savoir ce que tu fais 🙂

 

  • Sphaigne : avec la sphaigne, j’ai eu tendance à mes débuts à utiliser de l’engrais organique car je considérais la sphaigne (vivante) comme un substrat organique. Ce n’est pourtant pas une bonne idée car comme l’engrais organique participe à la décomposition du substrat afin de «libérer» les nutriments pour les plantes, la sphaigne se dégrade et il faut la changer plus souvent. Il reste néanmoins possible, sur une sphaigne de bonne qualité, d’utiliser un engrais organique au NPK équilibré et peu élevé (en divisant la dose par 2).
  • Grâce aux forums de passionnés d’orchidées, j’ai par ailleurs appris qu’il était préférable d’utiliser de l’engrais minéral faiblement dosé (j’entends par là un NPK peu élevé, voir l’article sur le NPK ici) et de diviser la dose par 2. En effet, la sphaigne possède un pouvoir de rétention d’eau exceptionnel et va du même coup «stocker» les minéraux, qu’elle relâchera ensuite dans la durée au gré des arrosages. Il faut donc y aller mollo sur les quantités, en gardant à l’esprit que les minéraux restent piégés dans la sphaigne. L’engrais «osmocote», qui est un engrais minéral sous forme de petites billes qui mettront du temps à se dissoudre (=libération prolongée) m’a été recommandé par une plantaddict aguerrie que je remercie (je n’ai pas encore testé mais je transmets l’info).

 

  • Dans la version initiale de cet article, je recommandais, pour éviter tout risque (et ne pas se faire de nœuds au cerveau), de donner de l’engrais par voie foliaire, c’est-à-dire en le vaporisant directement sur la plante qui est cultivée en sphaigne. Comme ça, que l’engrais soit organique ou minéral, aucun risque ni pour les racines, ni pour la sphaigne! Or il apparaît que les bénéfices de l’engraissage par voie foliaire posent débat. Pour certains ils sont nuls (molécules trop grosses pour pénétrer par les stomates, brumisation pas assez fine, conditions trop aléatoires pour être sûr de profiter de l’ouverture des stomates), de sorte que l’application foliaire n’est pas justifiée pour les plantes ayant un système racinaire établi. Il faudrait donc la réserver aux sauvetages (boutures non racinées, plantes ayant subi une fonte racinaire et n’ayant plus de racines). J’ai quand même trouvé des rapports scientifiques attestant de rendements supérieurs (en agriculture) lorsque les cultures bénéficient d’un engraissage foliaire, mais les conditions d’application sont-elles transposables aux nôtres ? À suivre, je vais essayer de trouver des données fiables et chiffrées pour avoir une réponse nette. En attendant, comme j’aime bien vaporiser du foliaire sur mes plantes je vais continuer, car c’est une activité qui me détend et durant laquelle je me sens proche de mes plantes 🙂 Et ça pour moi c’est un argument 🙂 

Le meilleur conseil qu’on puisse te donner : teste, observe, ajuste. Tes plantes sont tes meilleures conseillères. Tes conditions de culture sont uniques et il est difficile sans avoir toutes les données de te dire ce qui est le mieux. À toi donc de tester différentes approches, d’observer comment elles réagissent, et d’ajuster ta stratégie de culture en conséquence. C’est aussi ma façon de faire !

 

Conclusion : choisis le meilleur combo pour tes plantes, dans tes conditions de culture

Voilà, cher plantaddict, tu devrais maintenant y voir un peu plus clair entre engrais organique et engrais minéral et ne plus te sentir perdu dans le rayon engrais et fertilisants de ta jardinerie préférée 🙂 Que tu penches plutôt vers le lent festin des engrais organiques ou vers la précision rapide des engrais minéraux, l’important est d’offrir à tes protégées un repas à la hauteur de leurs exigences.

N’oublie pas que l’équilibre est la clé, tout comme la mesure! Sois à l’écoute de tes plantes, observe leurs réactions, et ajuste progressivement ta stratégie. La patience est une alliée précieuse dans le jardinage.

Et maintenant, à toi de jouer ! 🌱💚

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