Si vous entendez ce terme pour la première fois, vous vous demandez sûrement de quoi je vous parle. Qu’est-ce le pon ? C’est un substrat minéral (inorganique) composé de « petits cailloux », pour faire simple, et notamment de la zéolithe, de la pierre ponce (pumice) et de la pierre de lave (pouzzolane).
J’achète celui « prêt à utiliser » vendu par Lechuza parce que je suis une fainéante, mais il est aussi possible de faire son propre mélange et de le personnaliser en fonction de nos conditions de culture (vous trouverez plein de recettes sur le net!).
Lechuza a sorti récemment un pon appelé « BASICPON » qui, contrairement au Lechuza-Pon (le standard), ne contient pas d’engrais à libération lente. J’aime autant, comme ça je mets l’engrais que je veux sans risque de surdosage.
Sac de Lechuza Pon, version classique avec engrais osmocote
Sac de Basic Pon, version sans engrais
Le pon peut s’utiliser comme un substrat de type terreau, que vous arrosez de temps en temps, mais tout l’intérêt, je trouve, consiste à l’utiliser avec une technique d’hydroponie passive. Avec cette technique, le bas du pot reste dans de l’eau en permanence. L’eau remonte par capillarité grâce au pon et les racines peuvent puiser l’eau dont elles ont besoin quand elles en ont besoin. N’est-ce pas merveilleux ?
Vous comprenez tout de suite l’avantage si, comme moi, vous avez tendance à avoir la main lourde sur l’arrosage de vos plantes : vous n’avez plus à gérer la question de l’arrosage ! Champagne!!
Bien sûr, il existe une méthode pour passer du terreau au pon (qu’on appelle la « ponversion »), on ne fait pas ça comme une ou un barbare ! C’est un processus qui demande un peu de boulot, de surveillance et d’expérience. J’y consacrerai d’ailleurs bientôt un article : « Ma méthode de ponversion ».
La culture en hydroponie passive apporte également davantage d’humidité à la plante, en créant autour d’elle un petit « écosystème » (comme quand vous mettez des billes d’argile qui trempent dans de l’eau dans une grande coupelle sous la plante). Il est dès lors possible de s’affranchir un peu des contraintes d’hygrométrie, puisque les racines sont au contact de l’eau. Pas de besoin donc de sortir l’humidificateur si vous avez 50% d’humidité.
Ce que j’aime aussi, et là attention, c'est du pratico-pratique, c’est que je ne mets plus de la terre partout chaque fois que je viens tripoter et inspecter une plante sous tous les angles (et c’est très très fréquent, oui oui je suis une psychopathe!). Du coup, bye bye la balayette! Pareil les rempotages sont bien moins salissants : j’ai un tapis avec les bords relevés pour éviter que les « cailloux » roulent partout, mais je n’ai plus de la boue partout, des ongles noirs etc.
Autre avantage très terre à terre : finito les sciarides (ces jolies mouches de terreau qu’on aime tant!). Le pon leur plaît beaucoup moins que le terreau. Certains avancent que le pon dissuade les nuisibles. D’après mon expérience, vous pouvez très bien avoir des pucerons, des acariens ou des thrips sur des plantes en pon mais c’est vrai qu’il sera beaucoup plus facile de lessiver la plante et son pot qu’une plante en terreau. Vous pourrez la doucher à loisir sans avoir peur de la noyer.
Petit bonus, le pon se lessive et peut-être réutilisé à l’infini – quand je dépote une plante, je récupère le pon, je le rince à l’eau très chaude, puis je l’étale dans un contenant (style grand plateau) pour qu’il sèche, et je le récupère. Vous pouvez l’utiliser aussi comme composante drainante dans un substrat. Il trouvera toujours une utilité!
Voici à quoi ressemble le PON vendu par Lechuza
En résumé, j’aime le pon parce que :
- l’arrosage est simplifié, pas de cassage de tête ni d’enfonçage de doigt dans le terreau jusqu’à la 3e phalange
- ma plante profite d’une meilleure hygrométrie, mon salon à 50-60% d’humidité est ok
- adios la pelle et la balayette
- adios les mouches de terreau
- vive le recyclage
Mais ce n’est pas tout !
La cerise sur le gâteau, c’est que mes plantes poussent plus vite qu’en terreau car je maîtrise totalement l’engraissage ( = l’administration d’engrais et de compléments), mais aussi parce que c’est plus facile pour leurs racines de pousser dans le pon, où elles bénéficient également d’une meilleure oxygénation (et oui, les racines ont besoin d’oxygène elles aussi ! j'en parle dans cet article).
Hélas, le pon n’a pas que des avantages, ce serait bien trop beau ! Dans cet article je ne vous présente que le bon côté des choses puisque c’est son but, mais l’utilisation du pon s’accompagne également de contraintes qui pourraient ne pas vous convenir !
Afin de pouvoir décider si vous avez envie de sauter le pas, prenez connaissance de l’article « Culture en PON : es-tu au courant de ces contraintes ? ».
Je ne suis pas là pour vous pousser dans un sens ou dans l’autre, et je ne détiens aucune part chez Lechuza, cet article n’est aucunement sponsorisé! Simplement je partage ici avec vous mon expérience, ma pratique, mes préférences et ce que je n’ai pas aimé. À chacun de faire sa propre expérience, sa propre tambouille, et de voir ce qui lui convient.